dimanche 30 novembre 2008

Procrastination - Ghost Blaster

Quelques jours m'ont suffit pour rassembler le peu de personnel restant au manoir pour leur faire part de mon souhait le plus cher : retrouver mon (notre...) tendre Maître. Malgré mon envie sans limite de partir à sa recherche, je n'ai pu me résoudre à quitter aussitôt SA demeure, le seul endroit où il reste un peu de son essence, son lieu de vie, celui où il a toujours vécu...

Des émotions, volubiles et florissantes le nourrissent...

Néanmoins je dus échapper à l'emprise qu'exerçait cette demeure sur mon corps. Quelques instructions furent léguées à mon apprenti de fortune, un jeune homme que je pense assez doué pour me remplacer pendant mon absence. De toutes façons, je n'avait pas le choix...

Espoir, si faible et si fragile...

Les esprits, les créatures sont toujours présentes, de plus en plus maintenant, il ne se passait plus un jour sans que j'en aperçoive de nouvelles. Action délibérée ou calculée ? Quel est donc le lien entre mon Maître et ces... apparitions ?

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Là, devant moi....


Ce fut en sortant que je le vis : lui... un être.... presque transparent. Je voyais plus ou moins clairement les arbres derrière lui, lui qui semblait me voir aussi distinctement que moi je le voyais... Pourtant il n'a pas bougé...pas en ma direction du moin.

Ses doigts s'agitaient et gigotaient comme des lombrics en manque d'oxygène...

Il se nourissait de mes pensées sombres, et obscurcissait mon jugement, tant et si bien que finalement... je suis seul coupable au retard de mon départ.

Je l'ai contourné, et sans lui adresser le moindre regard, suis parti en suivant le chemin qu'empruntait mes pas, un chemin hasardeux, s'insinuant entre les arbres de la forêt environnante...

Mon Maître, attendez-moi...

mercredi 26 novembre 2008

Anosognosie * L'être aux mains de pieds

Tant de jours ont passé depuis la disparition de mon maître, et pourtant il n'est toujours pas reparu.

Dix-neuf jours que sa présence manque au manoir.... "son" manoir...

Des êtres difformes et imparfaits continuent de pulluler en ces lieux, peuplant inlassablement et sans la moindre gêne le si frêle espace vital qui reste en sa demeure... Impossible de les chasser, ils semblent intouchables, invisibles et inexistentiels, seulement...
...je peux les sentir.


Oui... plus que de les voir, je les sens. Je sens leur présence comme ils sentent la mienne. Je suis loin d'être un médium ou quelque sobriquet de ce genre... Mais mon attachement à mon Maître est tel que je peux voir tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec lui, tout ce qui le concerne comme tout ce qui l'intéresse, sa vie comme sa non-vie, ses envies comme son déni...


Il peut peut rien me cacher, je ne peux pas le trouver...


Si frêle est son existence, comment pourrais-je le laisser un instant ces créatures l'approcher ? Je sais qu'elles ont un lien avec sa disparition, et pourtant aucun indice me paraît au grand jour...

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Hier, j'ai entraperçu cette silhouette sortant de l'armoire de mon Maître. Nous nous sommes entrecroisés l'espace d'un instant, la seconde suivant il n'était plus là.... physiquement... mais il demeurait vivant. Des pieds lui servaient de mains, mais je n'ai pas pu voir que quoi il marchait...


Mon Maître, je pars à votre recherche.

vendredi 7 novembre 2008

Anachromatisme - Jonathan Glock


Rapide, plus frêle qu'un fétu, plus petit qu'une poussière...

Je ne l'ai qu'entraperçu, et pourtant son image reste gravée dans ma rétine comme au fer chaud. Il était là, se tenant à côté de mon Maître comme s'il l'avait toujours été.
Au centre
Un petit être peut-être pas méchant...mais peut-être pas gentil non plus

Comment savoir.... Et mon Maître qui ne dit toujours rien... Qui me refuse toujours l'accès à sa chambre... Qui semble nous avoir effacé de son monde....

Jonathan Glock.

J'ai ouïe dire qu'il s'appelait comme cela... ou plutôt qu'on le nommait de la sorte. Il n'a pas vraiment d'existence physique, mais n'est pas de brume non plus. Il se contente de sautiller là où le vent le mène, rebondissant à chaque bond sur ses minuscules pieds, sans cesse et sans fin...

Il s'arrête quelques fois, invitant des âmes égarées à l'écouter, l'admirer et le suivre...

Serait-ce le cas de mon Maître ? Nous aurait-il vraiment abandonnés pour ces êtres intemporels et inorganiques ?

Loin de ces questions, un autre problème urgent se pose...




Mon Maître a disparu.

mercredi 5 novembre 2008

Antéchronisme - The Mad Hatter

Il est là, il est ici, il est partout... Je l'ai enfin vu.

C'était hier, brièvement, l'espace infime d'une brève seconde, mais il était là. Sa présence était palpable, vous prenant à la gorge et vous serrant plus fort qu'une corde autour d'un pendu.

Il est petit, petit comme un rongeur, et pourtant ses yeux luisent comme deux immenses feux, incendiant l'âme de quiconque le regardant. S'ils sont le reflet de son âme, alors son coeur n'est que noirceur et immondices, une créature abjecte sous son aspect si particulier, un être de démon et suppot du diable et pourtant...

Pourtant mon Maître lui parle.

Pourtant mon Maître reste avec lui.

Pourtant mon Maître lui fait confiance.


Et il n'est plus là. Il n'est plus avec nous comme il l'était avant, il me délaisse au profit de cet...te chose. Que penser ? Serait-ce une bonne chose que de le laisser en paix avec son nouvel ami ?

Il se fait de plus en plus acerbe.

Il n'adresse plus la parole à quiconque.

Il s'enferme avec lui...

Mon maître me manque.

mardi 4 novembre 2008

Valerian, le dévoué


Permettez-moi de me présenter. Mon nom est Valerian, Valerian le dévoué comme me nomme si humblement mon Maître. Vous ne me connaissez pas, et je ne vous connais sûrement pas, mais il est en ce monde des dangers dont il faut parler afin de les réduire à néant.

Mon Maître, mon seul et unique.... l'être dans lequel j'ai vécu dans l'ombre pendant tant d'années... Il a changé. Comme cela. Simplement. Purement. Admirablement. Un beau jour.

Je ne l'ai pas remarqué de suite mais... quelque chose est différent chez lui. Maturité. Sagesse. Vivacité. Esprit. Fréquentations...

Il ne parle plus à ses sujets, ne mange presque plus, se terre dans sa chambre et hante les couloirs de son chateau la nuit, il ne vit plus avec nous mais derrière nous, comme un fantôme de Cornouailles.

Ses "amis" nous sont invisibles, et pourtant nous les sentons. Des êtres non charnels, des êtres phantasmagoriques et indomptables, avides de pouvoir comme les enfants sont avides de sucreries.

Est-ce seulement une expérimentation ? Ou alors mon Maître ignore-t-il vraiment les dangers du jeu mortel auquel il se hasarde à jouer sans s'en soucier ?

Je reste là, à le veiller comme une étoile dans le ciel, m'efforcant de garder un oeil sur chacun de ses faits et gestes...mais aurais-je un jour le courage de le protéger en personne au péril de mon rang de valet ?